A l’Université
La Sapienza de Rome…
…quelques éléments extraits du débat enregistré lors d’une intervention d’Andrée Edel.
Gerolamo Minasi, psychophysiologue, art-thérapeute à Rieti (Latium) était l’un des intervenants majeurs pour l’association « Du Souffle au Chant »*. Son travail de psychophysiologie au service de celui de l’acteur et le mien à propos de la recherche du mouvement naturel pour le danseur, étaient parfois reliés et/ou confrontés.
C’est à son initiative que j’ai été invitée, le 5 octobre 2007, par Vezio Ruggieri, professeur au Département de Psychologie Dynamique et Clinique à La Sapienza, à présenter la Danse Libre Malkovsky a une cinquantaine de personnes liées à son enseignement.
Après une introduction orale ouverte par : « S’il n’est pas nécessaire d’analyser la beauté, la beauté doit pouvoir supporter l’analyse » (Malkovsky) et le visionnement de certaines parties du film « Malkovsky danse », les réactions et réflexions ont fusé avec acuité sur ce qui était vu à propos de :
L’espace
- on voit la prémisse de sa représentation de son corps dans l’espace,
- il sait déjà quel espace il va occuper avec son corps,
- il n’a pas une idée étroite et figée du corps dans l’espace
- il projette ses tensions corporelles en fonction des positions qu’il assume dans l’espace.
Le poids
- c’est le poids qui organise. Le poids est une forme intelligente pour trouver la posture
- il maitrise la forme mais laisse à son poids sa fonction et sa liberté d’organisation
- son poids est un allié ; sa façon de bouger est sublime
La dynamique
- savoir quel espace il va occuper avec son corps lui donne une grande dynamique
- elle est renforcée par le fait qu’il s’appuie sur l’extérieur du pied pour augmenter ensuite la base d’appui du pied
Beauté, esthétique, artistique
- Il a une maitrise esthétique très élevée.
- même dans la liberté qu’il a dans la forme, il a en plus le contrôle esthétique, la beauté.
- Il interprète et ne démontre pas ; il est l’esthétique conscient .
L’effort
- Il n’y a pas d’effort
- quand il y a de l’effort dans ce que je fais, c’est que j’imagine de la difficulté dans ce que je dois faire.
- il y a là une part d’automatisme pour trouver la liberté qui n’est pas de la mécanicité.
Le jaillissement
- l’accent est mis sur le jaillissement, non sur la chute
Suspension
- dans sa suspension il y a la possibilité du choix, il y a du pouvoir
- aujourd’hui, il y a trop de précipitation
- question : y-a-t-il des suspensions différentes ?
Abandon, action, non-action, maitrise
- on voit bien l’abandon ; est-ce qu’on n’abandonne pas par peur de mourir ou de se blesser ?
- sa capacité d’action nait de la capacité d’accepter sa non-action.
- vivre la scène, c’est maitriser la situation au lieu de s’y abandonner.
La féminité
- sa danse est un grand hommage à la féminité, à la femme .
- dans sa façon de faire, la femme n’est pas passive, elle est réceptive et la réceptivité est une action.
- il crée l’espace et le temps pour recevoir, c’est la fonction de la femme.
- il a l’imaginaire constant, intérieur, antique dans sa sub-identité qui est celle du « bercer »
« Notre conception scientifique est très proche de sa conception esthétique »
« Son passage du calme au mouvement, c’est là-dedans qu’il faut chercher »
Andrée E.